04
2009
Merci Hadopi !
Réunis hier matin à l’Assemblée Nationale, l’UFC-Que Choisir, l’Isoc France, La Quadrature du Net, le SAMUP et la plateforme « Pour le Cinéma » ont présenté leur plateforme Création Public Internet.
Il s’agissait de réunir artistes, créateurs, collectifs citoyens, public et parlementaires afin de dégager des propositions communes quant aux mécanismes opérationnels pour une diffusion des œuvres compatible avec les intérêts et les libertés de tous. Alors, comme l’a souligné Philippe Aigrain, fondateur de l’initiative La Quadrature du Net : merci Hadopi, pour avoir fait progresser les échanges et avoir permis de mesurer comment les cloisonnements culturels ont été jusque là un inhibiteur pour construire notre avenir commun.
Cette conférence a ainsi permis de fédérer ceux qui disent non à l’Hadopi et qui mesurent tout l’enjeu d’un accès à la culture pour le plus grand nombre avec un financement équitable pour les artistes et créateurs. Attention à l’amalgame entre refus de l’Hadopi, et soutien aux pirates ! On peut être contre ce projet de loi « liberticide », « ridicule », « dangereux »… et croire dans le droit d’auteur et la juste rémunération des artistes.
Il a été rappelé que les signataires de l’accord Olivennes (qui a donné naissance au projet de loi Hadopi) ne sont pas les artistes, auteurs et petits producteurs, mais bien les grands groupes. Ainsi, sous couvert de protection de la création, on met la population sous contrôle, on fait de chacun un policier chez soi. Mais tout ça pour protéger les majors. Par ailleurs, alors que le gouvernement doit être le gardien des libertés, avec l’Hadopi on retire des libertés et on les confie à un organisme indépendant.
Le parallèle a été fait avec la loi Dadvsi qui avait déjà tenté en 2006 de légiférer sur le droit d’auteur à l’ère numérique. À l’époque, il était urgent pour la France de transposer la loi européenne en droit français. Depuis, la Dadvsi s’est avérée impossible à appliquer. L’Hadopi est donc sensée corriger cela. Seulement là, il n’y a pas urgence dans la transposition de la législation européenne et il n’y a pas eu de véritable dialogue, ce qui donne clairement l’impression d’un passage en force.
Par ailleurs, les évolutions techniques (notamment le streaming) rendent caduques cette loi contre le téléchargement. Et puis, comme l’a souligné un parlementaire, il est inadmissible que cette loi porte atteinte à toute une famille en cas de suspension de l’abonnement Internet, parce qu’un des enfants a téléchargé.
Au final, ce rassemblement a été l’occasion d’annoncer la tenue des Assises Création & Internet en automne prochain, pour permettre de rassembler autour d’un projet commun : vers une meilleure compréhension des enjeux et défis que représente Internet pour la création.
Tags: Législation;Loi Création et Internet
Publié dans FRANCAIS |